Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

le marché

Perché au nord de la ville, coincé entre la gare routière et les contreforts du château, le marché bi hebdomadaire s'étend sur plusieurs centaines de m. Dans le vaste bâtiment..

à couvert, les carreaux du poisson, de la viande et du fromage se disputent les chalands. Il en faut peu pour se croire tout droit dans les pages d'un roman de Zola, le ventre de Paris. Le marché du mercredi est plus calme que celui du samedi et on peut dire que les prix sont peut être un peu moins élevés.

Les poissonniers, 10 au total, étalent leur pêche sur des lits de glace fraichement disposées. Il y a là toutes sortes de poissons en quantité, des anchois, sardines, mulets, les plus courants mais aussi soles, lottes, Saint-pierre, raies et autres requins ou saumons. Les seiches, les calamars et les suppions se disputent la glace avec les crevettes et les bouquets… Il y a foule, devant chaque poissonnerie et les vendeurs n’ont pas de mal à séduire les ménagères en vantant la qualité des produits, puis une bassine d’inox à la main la remplissant en jetant rapidement l’article choisi pour la passer à l’une des femmes, derrière le ban qui d’un geste vif nettoient étêtent ou évident les poissons après la pesée. Il restera alors à payer au caissier avant de repartir avec son paquet dans son cabas.

A 20m les bouchers et volaillers ne sont pas en reste. Les carcasses de porcs et d'agneau pendent accrochées au rail de fer et sur les billots de bois culottés par le sang et zébrés de coups de lame les pièces de belles côtes de bœuf attendent d’être débitées. Peu de choses les étals, c'est ainsi dans toutes les boucheries grecques, tout est à l'intérieur, dans les chambres froides. Heureusement pour nous français de grandes images des bestioles accrochées au mur permettent de montrer nos choix. Cela parait plus que chez les poissonniers, ancestral la relation avec le client, plus naturelle.

L’exemple de la viande hachée est symptomatique. Lorsque vous demandez le boucher vous sert 500 g de la viande que vous lui désignez de l’index en prenant soin d’ôter celle qui restait dans la grille de coupe servie au client précédent. De plus il se met de côté afin de vous faire voir la machine et non pas devant comme en pays gaulois !

Plus loin des fromagers et des épiciers se partagent le dernier le carreau. Les fromages même s’il en existe des centaines sont peu variés, essentiellement à pate cuite, des graviéras ou des blancs, qu'ils soient de vache de brebis ou de chèvre. On vend également beaucoup de yaourt au détail mais la reine reste incontestablement la féta, douce ou pimentée.

Chez les épiciers, on trouve de tout ! Des plantes aromatiques séchées vendues au détail, toutes les sortes de légumes secs, nature ou en farine présentées en grands sacs ou tonneaux. Ils vendent aussi le café, certains le torréfient sur place mais tous le moulent, des anchois en saumure, salés ou nature, et beaucoup de morue séchée et de harengs saurs, surprenant que ces poissons du nord soient des mets appréciés des grecs.

Dans les allées les agriculteurs retraités, les particuliers vendent la production de leur jardin, petits étals d'à peine plus d'un mètre tenus par des mamies des années cinquante. A la sortie sud, la taverna ne désemplit pas car les commerçants debout depuis l'aube ont faim et se calent d’une brochette de bœuf et de quelques frites arrosés selon l’heure d’un café ou d’une résina.

Mais à l'extérieur, sur quatre rangs, se disputant la place au parking les maraîchers ont déballé leur production de fruits et légumes. Les agrumes évidemment dominent à profusion, rivalisant avec les patates, les choux fleurs et les brocolis et l'orta, sorte d'épinard un peu rêche au palais mais dont les grecs raffolent. Ce qui surprend c'est la variété. Tout y est, la saison primant dans les arrivages. Nous voici au début du printemps, les pommes et les fraises envahissent maintenant les bancs avec les asperges vertes, variété d’asparagus que nos palais ne reconnaissent pas, disputant la primeur aux aubergines, aux concombres et courgettes.

Il faut ajouter à ce panal les marchands de fleurs et de plantes. A Noël les poinsettias sont les rois des bruyères avec leurs feuillages rouge sang, maintenant gueules de loup, aromes, œillets, renoncules tiennent le haut du pavé. On se trouve alors noyé dans un immense océan de couleur qui éclate sous le soleil.

Ah j’oubliais, un peu plus loin se tiennent les marchands d’animaux vivant prêts à l’élevage ou au sacrifice des fêtes pascales, agnelets, cabris poules, tous stressés par le vacarme humain qui n’est pas leur quotidien.

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