hivernage ici
kalamata Péloponèse
heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay) |
Alors on se bidonne ?
Pylos et sa marina en désaffection nous héberge pour quelques temps. En effet dès notre retour sur le sol hélénique nous voici parti en mer pour septembre en compagnie de Mayapi piloté par Pierre Marie-Hélène et secondés par Flore à quatre pattes.
L’objectif :visiter Pylos, et tourner dans la baie de Navarin est à portée de main, de coque rectifierai-je ! Mais c’est sans compter avec la météo qui sonne la fin de l’été en Grèce.
Vite une place dans la marina, ouf c’est fait. Ici c’est comme trouver une place pour garer son véhicule sur les champs Elysées, quasi impossible.
La détérioration de la météo qui s’annonce c’est pour dans deux jours, deux jours à attendre en restant bien à l’abri, qui va à la chasse perd sa place ! Et deux jours encore pour laisser passer les éléments frondeurs.
En attendant il faut vaquer aux entretiens journaliers. Il y en a même qui bidonnent pour ne pas déplacer le bateau jusqu’au poste d’eau et d’autres qui se bidonnent en voyant le manège qui amuse touristes et locaux. Combien de tours ainsi à jouer les porteurs d’eau ? Un certain nombre vu que les réservoirs sont à sec. Tout ceci avant la tempête.
Il arrivera ce grain à la vitesse d’un TVG au galop, noir, noir ébène poussant devant lui un brouillard de pluies battantes, enveloppant, happant la ville dans sa nébulosité apeurante ! A peine le temps de se mettre à couvert dans les bateaux et nous subissons la violence du vent, son bruit assourdissant, la cinglée de la pluie, blessante.
Dans le port les embarcations sont chahutées, ballotées, les pares battages hurlent de douleur écrasés contre les bajoyers, les amarres grimacent se renvoyant les coups de boutoir des airs comme au jeu de la patate chaude. Bref ceci durera près de 30 minutes, pendant lesquelles bien à l’abri on se contente de regarder les traits d la pluie s’abattent sur les coques flagellées, le drapeau national se déchirer….
Puis le calme revient enfin, précaire tout au plus une heure, puis le ciel vidange ses nuages sans violence mais en abondance. Par chance rien ne vient du sud, on sera préservé des pluies rouges chargé du sable libyen.
La nuit sera blanche, parce que le train du sommeil sera difficile à prendre mais aussi parcequ’ éclairs et coups de tonnerre se succéderont sans discontinuer à partir de 2 heures jusqu’au petit matin. En tout cet épisode orageux durera 4 jours alternant pluie, nuages gris et soleil.
Seul point positif la température reviendra à des valeurs supportables, 28 °c. Les échanges téléphoniques avec les bateaux amis montrent que ce front s’étend sur toute la façade ouest de la Grèce, de Corfou à Méthoni, avec même une trombe du côté de Lefka.
A chacun sa peine, pour les uns fuites en tout genre aux hublots surchauffés depuis 5 mois et dont les joints sont devenus trop secs, pour d’autres navigation pas sympa pour rejoindre le chantier d’hivernage, bref c’est l’automne en Grèce.