Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

retour à Kalamata

Tout avait bien commencé……

Pour ce voyage retour  il  fallait emprunter rien que 6 moyens de locomotion différents entre Thonon les bains et le bord de Forain des mers, et tout s’enchaina sans perte de temps si bien que partant à 8 heures du matin......

 

je m’attendais à tourner la clé dans le serrure de la cabine vers 19 heures de la même journée. Las ! Ce ne fut pas le cas. Laissez-moi raconter la dernière partie de ce voyage qui a elle seule valu la peine d’être vécue.

Nous voici à la gare routière rue de Kifissou dans le faubourg d’Athènes où se concentrent tous les métiers pour l’automobile et son entretien. Il est 16 heures juste le temps d’acheter les billets pour Kalamata et de monter dans < l’express> de 16 heures 15.

< - 2 billets pour le prochain bus pour Kalamata demandais-je dans un anglais bien torché à la proposée adéquate.

-ok, voici c’est le bus 55 il part quai 31 à 21 heures 30

-mais je veux prendre l’express dans 15 minutes

- désolée mais c’est « general strike », la grève générale quoi> Alors contre fortune bon cœur il nous faut patienter 5 heures dans la taverna de la gare, observant le ballet incessant des gens qui désabusés tuent le temps en ne rien faisant.

Cela me rappelles mes trois jours qui en ont duré 10 pour cause d’analyses médicales, une par jour, mais c’est une autre histoire….

19 heures on attend toujours mordant dans un sandwich même pas bon, pire que ceux de SODEBO. A 21 heures passées nous voici admis à nos sièges numérotés, valises en soute, attendant encore que l’équipage et les passagers finissent leur embarquement.

Dans 3 minutes nous partons, le moteur du bus ronfle mais voici que notre voisin de derrière se lève descend et prend la direction des toilettes. Ah prostate… Et il ne revient pas le bougre ; madame inquiète descend à son tour, bougeant difficilement son imposante masse. Et dans le car, personne ne s’émeut de ce contre temps. Enfin les voilà, reprenant d’assaut les marches du véhicule. Clac, les portes se ferment et nous voilà partis traversant à vive allure la banlieue. Tout va bien, il pleuviote et nous arriverons vers 1 heure du matin.

Nos voisines, elles sont trois ont décidé de tenir un forum ! Et ça papote et ça argumente avec force je ne sais quoi si bien qu’il devient impossible de tenter une fermeture de paupière mais furtivement. Personne ne semble dérangé par ce caquetage qui n’en finit pas.

Le voisin de derrière remue dans tous les sens, tousse, éructe, et le front contre le siège de Christine, vomit dans un sac, respire à grand peine ; va pas nous quitter quand même ! Des odeurs de vomit, de graisse rance et d’acétone se répandent comme des effluves chez Fragonard, mais je doute qu’elles soient un jour commercialisées.

Mais à la hauteur de Corinthe, le bus quitte l’autoroute qui est fermée, certainement pour travaux nocturnes comme cela se passe régulièrement en France.

Sur la route de campagne qu’il a empruntée le voici qu’il stoppe derrière un camion qui nous empêche de voir pourquoi. 5 minutes, puis 15, puis 30 Les passagers commencent à s’agiter ; cela discute de rangée à rangée, le chauffeur est interrogé, les téléphones n’en finissent pas de sonner ici et là.

Une info vient de circuler mais nous ne savons pas laquelle, le chauffeur éteint le moteur et ouvre la porte pour libérer une dizaine de voyageurs ne supportant plus le sevrage de nicotine.

Un malabar, qui me fait penser un peu à l’idiot du village de mon enfance n’en finit pas de faire des allers et retour dans l’allée centrale, curieux de tout : un gyrophare bleu perfore la nuit noire et le voilà devant, le car fait 50 m et il vient se rasseoir…

Il est minuit trente, quand soudain une voiture de police nous ouvre la route, doublant ainsi une file interminable de camions. Pipelettes commentent certainement cette avancée, tout le monde se jette sur les portables pour prévenir du redémarrage. Et vlan nous voici de nouveau arrêtés sur une voie longeant l’autoroute en direction d’Athènes. De nouveau 30 minutes de patience, que dis-je cette fois les grecs ont perdu leur flegme et cela commence à s’invectiver.

Il y en a un qui s’en fout c’est notre vomisseur qui continue la tête dans le siège de pleurer « sa mort » ! Une manœuvre savant de demi-tour, toujours avec notre voiture de police ouvreuse et le bus s’engage sur le parking du personnel de l’autoroute rasant les abris et les panneaux solaires, puis déboule à contre sens sur la raquette du péage, s’obligeant à un gymkhana digne d’un jeu de Game boy au travers d’une centaine de tracteurs agricoles, petits, comme des jouets par rapport aux tracteurs français. Je ne peux m’empêcher de penser que même dans les manifestations on vit bien en France !

Ça roule, encore un blocage de 3 minutes, nous sommes juste à l’aplomb du canal de Corinthe dont les rives sont illuminées de l’intérieur sur toute la longueur, une trainée de lumière qui troue la falaise. Nous voici maintenant dégagés jusqu’à l’arrivée.

De temps à autre, le conducteur laisse s’échapper dans la nuit quelques passagers attendus par un ami un parent qui n’aura pas beaucoup dormi. 3h 45 la gare routière de Kalamata est déserte.

Notre éructeur prostatique et tubéreux n’est plus malade et il faut voir avec quelle énergie il saute dans le seul taxi nocturne. Le taxi nous regarde nous demande notre destination, promet de venir nous chercher après sa course, il viendra.

La pluie redouble, c’est bien notre veine, partis sous une pluie battante nous revenons sous un même rideau d’eau à croire que cela n’a pas cessé pendant notre absence. 23 heures après s’être réveillés dans notre savoyard lit douillet nous pouvons enfin dormir. Qu’ils ont été agréables ces draps un peu humide de la cabine !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

retour de pêche

iles éoliennes

 

DOUCEUR DE VIVRE