Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

l'ouzo de Plomari

Plomari et son ouzo

Ce petit village de la côte sud de Lesbos est réputé pour son ouzo, le meilleur de Grèce, parait’il ! Coincé par le vent toute une journée, amarré en long-side au quai dans un plan d’eau agité par le vent du sud, nous avons le temps de prendre du temps.

 

Il est presque la nuit lorsque nous partons comme des explorateurs dans une contré inconnue, dans les rues très animées. Boutiques, essentiellement destinées aux besoins familiaux et familiers se succèdent laissant peu de place aux articles de tourisme et aux banques.

Les tavernas ouvrières se succèdent, et les grecs s’agglutinent aux terrasses improvisées dans les ruelles. Tout est bruyant, tout est criant, c’est fou comme tout ce monde populaire, profitant de la fraicheur du soir s’interpelle d’un bout de la place à l’autre.

Les petits chiens et les chats maléfiques disputent le pavé aux voitures, l’un d’entre eux se fera même écraser une patte sous nos yeux, hurlant la mort sous le regard indifférent des hommes attablés devant leur verre d'ouzo.

Celui–ci règne en maître et l’on comprend pourquoi tant de plomaris présentent des séquelles de bien-être qui amusent les passants.

A la table du très joli café d’architecture hellénique, nous boirons l’ouzo de Plomari. Dans le verre long et fin à demi rempli le précieux liquide transparent a été versé par le cafetier. De l’eau et quelques glaçons plus tard, le nectar a blanchi et coule dans nos gorges asséchées et gourmandes.

Le lendemain nous irons visiter à la sortie du village la distillerie Varvagiannis. Ce célèbre ouzo aux étiquettes vertes ou bleues au parfum si particulier est produit ici depuis 1860. Varvagiannis était un émigré russe qui avait fui Odessa lors de la guerre de Crimée, pas celle d’il y a trois ans, l’autre; vous vous rappelez sans doute cette fameuse scène de la poussette dévalant les marches sous le feu des canonnières russes dans le film Potenkine !

Varvagiannis et les générations suivantes ont créé cette distillerie, sans doute voulaient-ils retrouver un alcool fort, à même la vodka du pays.

La connaissance de la distillation des herbes leur a fait découvrir et mettre en valeur toutes les richesses de l’anis, l’anis vert qui pousse dans nos chemins et nos landes, pas l’étoilé que l’on cultive pour notre petit jaune…

Sur la route en bord de mer on côtoie les anciens bâtiments de la distillerie construits à même la plage. Puis on entre dans l’atelier moderne où les alambics de l’époque, les instruments de cuivre, les vieux flacons sont montrés aux visiteurs, ainsi que les photos du début du siècle dernier, l’arbre généalogique de la famille dans le musée privé.

Au sous- sol se tient la production actuelle. Un atelier où travaille une vingtaine de personnes qui distillent, emballent, expédient les commandes. L’un d’entre eux se consacre aux touristes que nous sommes.

Il va en 30 minutes tout nous dire, comment des graines d’anis mélangées à d’autres et à de l’alcool pur sont extraits des jus alcoolisés, fortement alcoolisés, jusqu’à 80°. Puis reposant jusqu’à 40 jours, recoupés d’eau, redistillés, à nouveau reposé pendant plusieurs semaines l’alcool obtenu descend alors en degrés à 47° puis 46 jusqu’à 42.

Dans le commerce ces différents ouzos seront repérés par la couleur de leur étiquette.

Il nous sera également décrit comment boire l’ouzo. Mélanger avec le même volume d’une eau très fraîche non glacée, sans glaçons car ceux-ci dénaturent les senteurs d’anis, et surtout avec une eau minérale pour éviter une fois encore la dispersion des arômes par le chlore contenu dans l’eau de ville.

Voilà la visite est terminée, pour nous  les mignonettes de l’apéro préférée des grecs, pour vous  l’amer regret de n’avoir goûté le breuvage que par l’imaginaire.

Dans les deux cas, restons sobres et consommons avec modération.

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