Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

En marche arrière

 

30 milles nautiques en marche arrière...

 

C’est ce que vient de parcourir FORAIN DES MERS la semaine dernière.

 

 

En prenant la mer depuis la marina de Préveza direction le golfe de Corinthe et la magnifique île de Trizonia ce lundi 11 juillet pour une longue nav jusqu’au port de Sami sur l’île de Kéfalonia, nous n’imaginions pas faire le chemin en sens inverse, et en marche arrière s’il vous plait.

 

Après un parcours assez plaisant où nous avons trouvé assez de vent pour naviguer sous voiles entre les îles ioniennes, nous voici vers 17 heures à affaler les voiles pour faire notre entrée dans le port de Sami. Et là, en passant la marche avant le moteur se mis à gémir comme si on lui cassait les os !!!!

Le réducteur de vitesse avait rendu l’âme !!

La manœuvre pour s’amarrer fut des plus compliquée car évidement l’angoisse s’emparant de l’équipage, le jeter d’ancre fut merveille du genre, la chaine bouchonnant dans son écubier. Bref, s’en suivi moult essais, la venue d’un technicien local, en fait le concessionnaire Suzuki, qui en plus de sa spécialité deux roues intervient sur les moteurs marins.

La cause fut vite connue, le manque d’huile manifeste est venu à bout du système de transmission.

 

Restait donc à revenir vers un chantier, au minimum 30 milles nautiques soit environ 60 km !

Et la météo qui se met de la partie : canicule et pas de vent. Donc pas de possibilité de naviguer à la voile.

Comme la marche arrière reste possible, au risque de passer pour des martiens nous prenons cette option et le lendemain nous quittons ce charmant port de Céphalonie.

Pendant 10 milles environ, le ketch norvégien voisin de ponton a bien voulu nous tirer hors de la passe puis a pris sa route vers les Cyclades.

En milieu d’après midi nous jetions l’ancre dans un mouillage de toute beauté sur Ithaque. Dans notre malheur se fut un véritable bonheur de nous réconcilier avec le plaisir ; une plage de cailloux blancs, bordée d’une double haie de pins parasols, une maison bourgeoise au fond dans un écrin d’oliviers, une montagne ou se mêlent chênes-verts, arbousiers et cyprès majestueux. Nous serons 5 voiliers au mouillage pour la nuit.

De bonne heure, nous prendrons le temps de grimper tout là haut, suivant ce sentier si embaumé, évitant soigneusement de casser les toiles d’araignées géantes, qui barrent la route à tout ce qui vole ou qui marche. Vu d’en haut, la crique est fabuleuse et nous regrettons de n’avoir pas pris d’appareil photo pour sublimer cet endroit.

Imaginez qu’au travers des branchages  vous aperceviez les bateaux pris sur leur ancre et leurs aussières portées à terre, dodelinants sur des fonds tirant du vert émeraude au bleu profond, le tout dans un silence à peine troublé par un enfant qui au réveil saute dans l’eau pour un bain matinal ?

Puis se sera une journée à barrer en marche arrière, une très lente traversée vers l’île de Lefkadas que nous attiendrons en fin de soirée. Seul des britanniques sur un Sun Fizz se sont proposés de nous remorquer mais nous étions arrivés au bout de notre navigation du jour.

Le mouillage de Nydri fut calme et Notre arrivée en marche arrière suscita quelques interrogations ! drôle de manière de jeter l’ancre..

 Le lendemain ce fut les derniers milles et la remontée du canal de lefkas sur plus de 4 km. Fort heureusement nous n’eûmes aucun  bateau à croiser. Tout à présent est rentré dans l’ordre.

retour de pêche

iles éoliennes

 

DOUCEUR DE VIVRE